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La dyscalculie, quel est ce trouble de l'apprentissage ?

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La dyscalculie, quel est ce trouble de l'apprentissage ?

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La dyscalculie, quel est ce trouble de l'apprentissage ?

La dyscalculie expliquée : un trouble d'apprentissage affectant l'aptitude aux mathématiques chez l'enfant. Comprenez la différence avec la dyslexie et la dysorthographie, les méthodes de diagnostic, et comment aider grâce à la prise en charge par un orthophoniste.

Comprendre la dyscalculie

« J'aime pas les maths ». Quel parent n'a jamais entendu cette phrase à la maison ? Les difficultés que rencontrent certains enfants en mathématiques relèvent parfois d'un trouble spécifique du langage et des apprentissages : la dyscalculie. Moins connu que la dyslexie ou la dysorthographie, ce trouble du développement affecte la capacité à reconnaître les chiffres et les nombres, ainsi que le calcul et les activités mathématiques. Comment repérer les enfants dyscalculiques ? Comment les accompagner dans leurs apprentissages, à l'école et dans la vie quotidienne ? Poppins vous propose de faire le point : définition, symptômes de la dyscalculie, diagnostic et prise en charge.

La dyscalculie : qu’est-ce que c’est?

La dyscalculie fait partie des troubles dys : c'est un trouble neurodéveloppemental présent dès la naissance, comme les autres troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA).

Quels sont les troubles d'apprentissage ?

Selon l'Inserm, 15 à 20 % des enfants sont confrontés à des difficultés scolaires. Cependant, seuls 5 à 7 % des enfants d'âge scolaire sont concernés par les troubles spécifiques du langage et des apprentissages :

  • dyslexie (trouble spécifique des apprentissages avec un déficit en lecture) ;
  • dysorthographie (pour l'orthographe et l'expression écrite) ;
  • dyscalculie (pour les mathématiques et le calcul).

Ces trois troubles, répertoriés dans le DSM-5, peuvent être associés à :

  • la dysphasie (qui impacte le langage oral) ;
  • la dyspraxie (trouble développemental de la coordination, qui inclut la dysgraphie ou trouble de l'écriture) ;
  • le TDA ou TDAH (trouble de l'attention, avec ou sans hyperactivité).

Quelle est la cause de la dyscalculie ?

Selon les chercheurs, la dyscalculie serait liée à un dysfonctionnement cognitif : certaines zones du cerveau n'interagiraient pas correctement entre elles. Lesquelles ? Des études montrent que la conscience des nombres est dirigée par le cortex pariétal. C'est cette région du cerveau qui serait atteinte chez les enfants dyscalculiques.

Généralement, le sens du nombre se développe de façon innée : placé face à deux quantités, un petit enfant les compare et parvient naturellement à indiquer laquelle est la plus importante. Ensuite, il apprend à reconnaître les chiffres : il peut indiquer quel est le plus grand et le plus petit. Il parvient ainsi à les classer sur une droite numérique, réelle ou imaginaire.

En revanche, chez les enfants présentant une dyscalculie, le sens du nombre est atteint, ainsi que la capacité à utiliser les données numériques. Ces enfants ont donc du mal à comprendre et manipuler les nombres. Ce déficit est d'origine biologique : on parle de trouble neurodéveloppemental.

Les recherches se poursuivent pour déterminer les causes exactes de la dyscalculie.

Est-ce que la dyscalculie est un handicap ?

Les personnes dyscalculiques ont des difficultés lors de l'apprentissage des mathématiques. Or, les maths sont présentes partout dans notre vie quotidienne. Elles servent, par exemple, à :

  • utiliser des pièces et des billets pour payer un achat ;
  • tenir son budget ;
  • calculer des quantités d'ingrédients afin de réaliser une recette de cuisine ;
  • mesurer une pièce pour effectuer des travaux de bricolage ;
  • estimer une distance ;
  • évaluer le temps restant avant une échéance (mieux vaut ne pas rater son train !) ;
  • comparer deux prix ;
  • calculer une réduction lors d'achats en soldes ;
  • réaliser des calculs simples ;
  • résoudre des problèmes numériques, etc.

La dyscalculie est donc un handicap, d'autant plus qu'elle est souvent associée à d'autres troubles spécifiques, comme la dyslexie ou le trouble de l'attention (elle peut en être une des conséquences). Heureusement, la rééducation permet d'aider le futur adulte dyscalculique à mobiliser son potentiel cognitif de manière efficace et à trouver des stratégies pour pallier ses difficultés.

Qui est touché par la dyscalculie ?

La dyscalculie touche autant les filles que les garçons. Selon des études statistiques, ce trouble d'apprentissage des mathématiques pourrait affecter entre 3,6 % et 7,7 % des enfants d'âge scolaire.

Poser un diagnostic face aux difficultés de son enfant

Comme pour tous les troubles dys, le diagnostic de dyscalculie est difficile à obtenir. En tant que parent, vous pensez que votre fils ou votre fille présente un retard important dans l'apprentissage des mathématiques ? Voici quelques symptômes qui peuvent vous aider à repérer une éventuelle dyscalculie.

Quels sont les symptômes de la dyscalculie ?

Les manifestations de la dyscalculie sont nombreuses :

  • L'enfant a des difficultés pour apprendre la comptine des nombres ;
  • Lors du dénombrement d'une quantité, il a du mal à compter (c'est-à-dire pointer du doigt les objets en les associant à la comptine orale) ;
  • Il ne reconnaît pas instantanément les petites quantités (subitisation ou subitizing) ;
  • Il n'a pas le sens des nombres : il peine à lire et écrire les chiffres et les nombres ;
  • Il peut inverser ou oublier des chiffres lors de l'écriture de nombres (26 pour 62, 77 pour 707, remplacer un 6 par un 9, etc.) ;
  • Il utilise ses doigts pour compter et calculer ;
  • Il ne parvient pas à apprendre les tables de multiplication ;
  • Il a du mal à effectuer un calcul mental, même le plus simple ;
  • Il fait des erreurs quand il pose un calcul écrit en ligne ou une opération en colonnes ;
  • Il a des difficultés à saisir et utiliser les termes mathématiques (somme, différence, plus que, moins que, double, tiers, etc.) ainsi que les symboles ;
  • Il n'est pas à l'aise pour comprendre et résoudre des problèmes mathématiques.

À ces difficultés pour les apprentissages numériques peut s'ajouter une gêne pour la géométrie et le repérage dans l'espace (orientation visuospatiale déficitaire). De plus, l'enfant dyscalculique a souvent du mal à lire l'heure et à se situer dans le temps.

Comment faire un test de dyscalculie ?

Si vous retrouvez certaines caractéristiques observées chez votre enfant dans les points ci-dessus, vous pouvez en parler avec son enseignant (professeur des écoles ou prof de maths) afin d'obtenir son avis.

En effet, pour entamer une démarche de diagnostic, il faut s'assurer que les difficultés d'apprentissage en mathématiques sont importantes et durables. Elles doivent :

  • avoir un impact sur la progression scolaire et le quotidien de l'enfant ;
  • résister aux aides pédagogiques proposées en classe par les enseignants ;
  • ne pas pouvoir être expliquées par d'autres facteurs tels qu'une déficience intellectuelle, un déficit neurosensoriel (vision et audition) ou une cause psychosociale.

Comment être diagnostiqué dyscalculique ?

La dyscalculie est le trouble spécifique des apprentissages le moins bien connu. On pensera souvent que l'enfant n'est « pas bon en maths », sans chercher à expliquer ses difficultés récurrentes.

Pour poser un diagnostic de dyscalculie, une évaluation neurobiologique ou neuropsychologique par un professionnel de santé est indispensable. Vous devez commencer par en parler à votre médecin traitant, afin qu'il puisse vous orienter vers un spécialiste compétent : neuropsychologue ou orthophoniste. Celui-ci fera passer à votre enfant des tests cognitifs pour évaluer ses capacités et repérer un éventuel trouble des apprentissages (ou vous rassurer si le bilan s'avère négatif).

Comment aider un enfant qui souffre de dyscalculie ?

Si votre enfant présente une dyscalculie, vous pouvez agir sur trois leviers :

  • lui proposer des activités à la maison chaque jour ;
  • suivre la différenciation mise en place à l'école ;
  • l'emmener chez l'orthophoniste pour la rééducation.

Quels exercices proposer pour un enfant dyscalculique ?

En tant que parent, vous pouvez stimuler votre enfant au quotidien pour améliorer ses capacités en mathématiques et lui donner confiance en lui. Pour cela, il suffit d'organiser des petits jeux ou des exercices simples :

  • lui demander de compter ce qui l'entoure (les fruits dans la corbeille, les panneaux dans la rue, les voitures bleues) ;
  • quand il croise un chiffre ou un nombre, l'habituer à le lire à voix haute ;
  • lui proposer de taper un numéro de téléphone sur un clavier ;
  • faire un gâteau ou un plat ensemble, en l'associant au calcul et à la mesure des quantités d'ingrédients nécessaires ;
  • jouer à des jeux de plateau, des jeux de dés ou de cartes utilisant les nombres ;
  • faire de petits bricolages avec des mesures précises à réaliser ;
  • jouer ensemble à la marchande pour manipuler de la monnaie virtuelle et stimuler ses capacités de calcul mental ;
  • favoriser la lecture de livres à compter et lui demander de dénombrer les quantités représentées ;
  • utiliser des logiciels ou des applications faisant intervenir les mathématiques.

Quel soutien pédagogique mettre en place pour un élève dyscalculique ?

En classe, la dyscalculie chez l'enfant doit être prise en compte au quotidien. L'enseignant est le mieux placé pour repérer les erreurs de chaque élève, lui expliquer les consignes et l'accompagner pour progresser, à son rythme, grâce à des dispositifs pédagogiques individualisés.

Votre rôle de parent consiste alors à suivre les progrès de votre enfant, et à l'encourager. Avec votre fils ou votre fille, prenez le temps d'aller rencontrer son maître, sa maîtresse ou son prof de maths. Vous lui montrerez ainsi votre intérêt pour son parcours scolaire, ce qui contribuera à renforcer sa motivation. Vous pourrez également vous assurer que des modalités simples sont mises en place dans la classe, par exemple :

  • utilisation de couleurs pour aider l'élève à repérer les chiffres dans un nombre (l'unité en bleu, la dizaine en rouge, la centaine en vert) ;
  • matériel et petits objets pour faciliter la manipulation et le repérage des quantités (billes, jetons, plaques, boulier, etc.) ;
  • supports permettant d'écrire les nombres et de les ordonner (tableaux de nombres, frises numériques) ;
  • tables de multiplication à disposition lors du calcul d'opération posée (multiplication ou division) ;
  • aide de l'enseignant pour comprendre et résoudre les problèmes, dont le niveau sera conforme aux compétences de l'élève.

Comment rééduquer la dyscalculie ?

La prise en charge de la dyscalculie est réalisée par un orthophoniste. Ce professionnel de santé se base sur l'évaluation initiale pour construire un programme de rééducation adapté aux besoins de chaque enfant dyscalculique.

Lors des séances, votre enfant va travailler sur ses compétences de raisonnement et de mathématiques, afin de développer son autonomie en milieu scolaire et dans les tâches de la vie quotidienne.

Et si ce n’est pas la dyscalculie ?

Attention, tous les enfants qui ont des difficultés en mathématiques, en arithmétique ou en géométrie ne sont pas dyscalculiques ! D'autres causes peuvent entraîner des problèmes d'orientation dans l'espace, de calcul ou de mémorisation :

  • une lésion cérébrale ;
  • un trouble de l'attention (TDA ou TDAH) ;
  • un trouble de la coordination (dyspraxie).

En bref

La dyscalculie est un trouble d'apprentissage peu connu. Il concerne pourtant un domaine de compétences essentiel : les mathématiques. Si vous avez repéré chez votre enfant des symptômes de dyscalculie, vous pouvez demander à votre médecin la réalisation d'un test neuropsychologique. L'enseignant de votre enfant est bien placé pour vous renseigner sur son niveau en maths, et mettre en place un dispositif pédagogique adapté. En parallèle, une rééducation chez un orthophoniste permet d'aider l'enfant dyscalculique à trouver des stratégies personnelles pour progresser, dans ses études et dans sa vie quotidienne.

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